Le match du dimanche : USOE - Mars Bischheim
La menace Ayvaz
publié le 07 novembre 2009
C'est le match du week-end en Excellence. D'un côté, l'US Oberlauterbach-Eberbach et ses huit victoires. De l'autre côté, le CS Mars Bischheim, avec ses six victoires et ses deux nuls. Les banlieusards strasbourgeois peuvent compter sur un Garip Ayvaz toujours aussi joueur.

Avant le début de la saison, contrairement à celui d'Oberlauterbach, le nom du CS Mars Bischheim, au petit jeu des pronostics, avait souvent été évoqué par les différents entraîneurs. Avec, à presque chaque fois, une raison majeure : Garip Ayvaz.
Dix ans après son départ et des séjours plus ou moins longs au SC Schiltigheim, au FC Mulhouse, à Obernai et à Geispolsheim, il est de retour au Mars, là où il s'était vraiment révélé (avant d'aller à Bischheim, il avait commencé à l'Elsau, puis joué à l'ASPTT et Vauban).
« En 1999, on avait même été champions de France de futsal. Ça ne s'oublie pas. Et j'avais laissé de bons souvenirs. »

« On pourrait croire que j'ai été un mercenaire »

Après une saison passée à Geispolsheim où il avait inscrit 21 buts, été en finale de la Coupe d'Alsace - il en gagné trois -, il a voulu changer de cap une fois de plus.
« Quand j'ai commencé, je pensais rester dans le club où je me sentirai bien. Finalement, j'ai beaucoup bougé alors que partout, même à Mulhouse, je me suis bien senti. On pourrait croire que j'ai été un mercenaire. Je l'aurais vraiment été si j'avais répondu à toutes les sollicitations reçues d'Allemagne », sourit Garip Ayvaz. Donc, le revoilà au Mars Bischheim avec l'intention de « finir la boucle » pour ce joueur de 32 ans qui se sent désormais « plus proche de la fin que du début ». Et son premier objectif, à l'en croire, n'est pas sportif.
« Ces deux dernières saisons, le club a beaucoup souffert. Je suis là pour lui redonner une âme. On m'a confié le club-house. J'y vais tous les soirs après le travail. Je veux en faire un lieu de vie comme dans les villages. C'est là que se construit un club. »
Donc, celui qui, dans la vie civile, forme des chauffeurs dans l'entreprise familiale de transport (ARI), a mis son bleu de travail pour rafraîchir les lieux : mettre des rideaux, planter des clous, repeindre, installer des boîtes à lettres, etc. « J'aurais dû prendre des photos d'avant », rigole Garip Ayvaz.
Sportivement (allez, un effort !), il espère aussi jouer un coup. « C'est vrai qu'on a le regard vers le haut. Moi, je veux juste prendre du plaisir. C'est la base de tout. Tu peux t'entraîner huit fois par jour, tu ne progresseras pas s'il n'y a pas l'envie. » Et lui, à 32 ans, il l'a encore.

« Si je fais peur ? Non, je ne le pense pas »

Et quand on lui dit qu'il est craint avec ses huit buts au compteur en huit journées - dont trois face à Gerstheim (5-0), sans oublier deux passes décisives, lors de la dernière rencontre de championnat alors que le score était de 0-0 à son entrée en jeu -, il sourit. « Si je fais peur ? Non, je ne le pense pas. »
Et il attend le match à jouer à Oberlauterbach sereinement. « Cette saison, le Mars réapprend à gagner. Et c'est bien. Même si notre adversaire est un leader inattendu, c'est lui qui aura la pression. On sait que le contexte sera chaud, avec un public nombreux. »
Il sait déjà qu'il y sera à l'aise puisque son projet est que le Mars Bischheim redevienne complètement un club de village.
Jean-Christophe Pasqua DNA
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