Entraîneur toujours joueur publié le 21 avril 2009
A près de 29 ans, Fabrice Muller est depuis un peu moins de deux saisons l'entraîneur-joueur de l'USOE. Demain soir (18h), face aux stagiaires du Racing, qui les avaient éliminés la saison passée en demi-finale, lui et ses coéquipiers espèrent créer l'exploit en 8e de finale de la Coupe d'Alsace.

De son propre aveu, Fabrice Muller a toujours eu un ballon coincé entre les pieds. « Il fait partie de ma vie. Le football vient juste après la famille dans mes priorités », dit-il tout sourire.

« Gamin, j'habitais Eberbach. 350 habitants et un terrain de football. La maison familiale était à quelques mètres de la pelouse. Donc, dès que j'avais un moment libre, j'y allais. Je n'avais que ça en tête. Et comme mon père était également footballeur... »

« C'était là et pas ailleurs. Ici, c'est vraiment une famille »

Plus de vingt ans plus tard, rien n'a changé. « Quand mon équipe ne s'entraîne pas ou ne joue pas, je vais voir des matches dans les villages et à Haguenau, ou je les regarde à la télé. J'ai la chance, avec Estelle, d'avoir une compagne très compréhensive. »

Et s'il a débuté sa carrière à l'US Oberlauterbach-Eberbach, il est vite repéré par le FR Haguenau. « J'y suis parti en minimes et j'y suis resté quatorze ans. »

Là-bas, il connaîtra (presque) tout ce dont un footballeur peut rêver. « J'ai joué en DH, en CFA 2, en CFA. Mais l'année la plus marquante aura été celle de la remontée en CFA 2 en 2005. On avait une super équipe. On avait éliminé Gueugnon en 64es finale de la Coupe de France avant de se faire éliminer par Romorantin. Cette saison reste dans ma mémoire. »

Et puis, deux ans plus tard, parce qu'il a « l'impression d'avoir fait le tour de la question », il reviendra à la maison, là où tout a commencé, sur ce terrain d'Eberbach qui sert de pelouse d'entraînement à l'USOE. « C'était là et pas ailleurs. Ici, c'est vraiment une famille », reprend Fabrice Muller.

C'est un retour heureux puuisque l'US Oberlauterbach-Eberbach termine 5e du championnat la saison passée et atteint la demi-finale de la Coupe d'Alsace.

« On avait joué devant plus de 1 000 personnes, le Racing s'était imposé 1-0, mais on avait tenu physiquement. En fin de rencontre, on avait même eu quelques belles occasions. J'étais déçu, mais fier », se souvient-il.

La saison actuelle est plus difficile, son équipe étant plus attendue. A cinq journées de la fin du championnat, elle est encore menacée de relégation.

« Le problème, c'est que nous n'arrivons pas à être bons tous ensemble. En ce moment, on a un peu les pieds dans la merde, mais on est présent dans l'esprit », sourit Fabrice Muller. La preuve ? A Ernolsheim/Bruche, un concurrent direct, menés 1-0, ses joueurs sont parvenus à revenir au score dans les derniers instants ce dimanche. « Tous les points comptent », dit celui qui cumule les fonctions d'entraîneur et de joueur, milieu de terrain ou arrière central parfois comme pour le dernier match, dimanche.

« Il faut haïr la défaite »

« Parfois, ce n'est pas évident. Quand tu es sur la pelouse, tu perds un peu d'énergie à vouloir tout organiser et tout voir. Il faut être exemplaire. »

Ce mercredi, même s'il a déjà en vue le rendez-vous face à Eckbolsheim en fin de semaine, il veut être à la hauteur de l'événement. « C'est vrai que je ne pense au match du Racing que depuis ce lundi matin. La coupe, c'est toujours spécial et plaisant. Donc, on va jouer notre chance à fond. »

Fabrice Muller ne peut pas tenir un autre discours. « A Haguenau, Philippe Knobloch n'arrêtait pas de nous le répéter : il faut haïr la défaite. C'est cette valeur que j'essaye de transmettre. » Le Racing est prévenu... Jean-Christophe Pasqua
Jean-Christophe Pasqua DNA
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