Une montagne à renverser publié le 20 novembre 2003
Oberlauterbach, poucet alsacien de la Coupe de France, s’en va défier Moulins, ogre du CFA. L’entraîneur-joueur, Florent Stoltz, après avoir accusé le coup au moment du tirage, rêve d’un énorme exploit.

Défi

Drôle d’endroit pour une rencontre. En s’engageant cette saison en Coupe de France, Oberlauterbach n’avait certainement jamais imaginé devoir effectuer un déplacement aussi étrange. Moulins, c’est la préfecture de l’Allier, l’un des ces départements que les mauvais élèves (et même les bons) ont toujours du mal à placer précisément sur une carte de France. Il faut bien dire que, coincé entre le Cher, la Nièvre, la Creuse, la Loire, le Puy-de-Dôme et la Saône-et-Loire, l’Allier n’est pas franchement un département où l’on passe fréquemment. Nous disions Moulins. Ses 23 000 habitants et quelques, son marché à bestiaux, sa cathédrale élégante, vestige d’une splendeur qui a eu du mal à franchir le cap du 15e siècle, sa centrale pénitentiaire, partagée avec la commune voisine d’Yzeure et son club de foot, promu cette saison en CFA et qui, en théorie ne devrait faire qu’une bouchée des modestes alsaciens. C’est vrai que cette perspective n’a guère réjouit les coéquipiers de Florent Stoltz qui aspiraient, pour leur première participation au 7e tour, à une fête à domicile. Seulement voilà, il y a eu changement de règlement et une part belle faite aux gros calibres de tous les horizons. Désormais, une formation de Ligue 2 peut recevoir une équipe de CFA2 et une équipe de CFA accueillir Oberlauterbach.

« On s’est ressaisi »

« C’est vrai qu’on été très déçus, presque abattus », confesse Florent Stoltz. « On a même été contactés par un collectif de club bretons qui cherchent à remettre en question cette nouvelle disposition ». Finalement, comme souvent, Oberlauterbach a fit contre mauvaise fortune bon cœur. « On voulait un gros, on est servi », philosophe l’ancien joueur de Wissembourg qui a goûté aux joutes musclées du championnat de France et aux longs déplacements en bus. Depuis quinze jours, le club nordiste s’est affairé, histoire de se mettre dans les meilleures conditions. Un bus, comportant les joueurs et quelques supporters, partira dès samedi matin. Tout ce beau monde passera la nuit sur place. « On sera à trois-cent mètres du stade et Moulins nous a réservé un accueil très chaleureux », indique Florent Stoltz. Un second bus partira le lendemain avec une cinquantaine de très courageux fans nordistes, prêts à passer seize heures de leur journée sur la route. « C’est vrai que l’engouement est énorme autour de nous et on a du mal à parler d’autre chose », ajoute Stoltz qui veut tout faire pour ne pas décevoir la cohorte de supporters.

Précieux conseils

L’entraîneur-joueur a donc préparé son match le plus sérieusement du monde. « Maurice Danelon, l’entraîneur du FCM, qui avait fait 0-0 là-bas, mais aussi David Ulm, le stagiaire du Racing, qui a perd à domicile face à Moulins (4-1), m’ont donné quelques bons tuyaux. Mais, c’est vrai qu’il n’y a pas de quoi être très rassuré ». En résumé, Moulins affiche un visage très solide et pratique un football engagé. Le danger vent généralement de deux anciens Sochaliens (De la Quintinie et Moreno) et d’un avant-centre de taille XXL, Chartier. « En football, tout est possible et les gars chez nos y croient. Pour passer, il faudra ne pas encaisser de but tout de suite, refuser de se mettre à jouer comme eux, être à 200 % et espérer qu’ils soient persuadés d’avoir gagner avant le début du match. Enfin, avec Muller et Kabel devant, nous aurons forcément une opportunité pour marquer. Il ne faudra pas la manquer ». En résumé, les ingrédients d’une incroyable surprise.
Stéphane Heili Alsace Foot
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