Une chance infime publié le 22 novembre 2003
Oberlauterbach n'a strictement rien à perdre. Cet après-midi sur le terrain de Moulins (CFA), les villageois tenteront de réaliser le casse du siècle. La chance sourit aux audacieux, dit-on.

C'est une histoire de distances à avaler, d'obstacles à franchir. De Lauterbourg, entrée de l'autoroute, jusqu'à Moulins, il y a près de 600 kilomètres à parcourir. Soit huit longues heures de bus. Arrivés dans l'Allier, au bout de ce périple, les villageois ont encore d'autres chiffres à considérer. En particulier les quatre divisions qui les séparent de leurs hôtes. Un monde. Cet après-midi, sur la pelouse de Moulins, les modestes sociétaires de la Promotion d'excellence (huitième niveau français) devront pourtant faire fi de toutes ces considérations-là. Sans quoi c'est un autre compteur qui risque de s'affoler. Celui du tableau d'affichage et du nombre de buts encaissés.

« Pas être ridicules »

« Tâchons déjà de ne pas être ridicules, dit Florent Stoltz. On a tous un peu la crainte de prendre une raclée. En face, ce sont quand même des gars passés par des centres de formations et qui s'entraînent tous les jours. J'ai pris quelques renseignements auprès de Danelon, l'entraîneur du FCM qui les a croisés en championnat dernièrement. Moulins, c'est vraiment du solide. » Quelques minutes avant le coup d'envoi de cette partie a priori déséquilibrée, l'expérimenté entraîneur-joueur d'Oberlauterbach saura certainement trouver les mots justes. Il en appellera à la solidarité et au courage, deux vertus que les villageois conjuguent sans mal tout au long de l'année. Il tâchera de convaincre les plus réticents que la Coupe se nourrit d'exploits à chaque fois plus invraisemblables que les précédents. Et parlera peut-être de la nouba de tous les diables qui ne manquera pas d'attendre les héros une fois le trajet retour avalé.

« On peut marquer »

« La plupart des gars a posé un jour de congé lundi, sourit Stoltz. Même si ça parait insensé, on y croit. Je suis convaincu qu'on peut marquer au moins un but. Avec Kabel, Muller, Buhl ou Bouzerda, on a les qualités de vitesse pour surprendre n'importe qui. Je suis plus inquiet pour la défense. Surtout que mon frère Fabien, qui aurait pu apporter son expérience au poste de stoppeur, n'est pas rétabli. Il va falloir faire le dos rond et espérer que ça tienne le plus longtemps possible. » D'abord dépités à l'issue du tirage au sort, les Orange d'Oberlauterbach ont repris du poil de la bête tout au long d'une semaine un peu agitée. « C'est vrai qu'on a eu plus de sollicitations, ajoute Stoltz. On a aussi eu plein d'encouragements. Les gens croient en nous. Il y a d'ailleurs un bus de supporteurs qui partira dimanche matin et rentrera dans la foulée. Ils sont courageux et on va essayer de ne pas les décevoir. Tout ça est très motivant. » L'équipe d'Oberlauterbach, qui a rallié Moulins hier après-midi, tentera de marquer de son empreinte l'histoire de la Coupe. Elle n'a rien à perdre et pourra évoluer sans complexe. Ne sait-on jamais.

Le groupe

Buhler, Weisenburger, P. Heintzelmann, Barthel, Moebs, Narciso, Stoltz, Franck, Kabel, Buhl, Muller, Bouzerda, Geyer, Beill, Loeffler, Catherine.
Séb.K. © Dernières Nouvelles d'Alsace
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